La CAPEB en première ligne pour booster l’attractivité de ses métiers

Les représentants de la CAPEB ont annoncé lors du congrès 2024 de la Confédération, l’intention du syndicat d’agir plus pour attirer des candidats vers ses métiers. Le BTP souffre depuis longtemps de pénurie de main d’œuvre, alors que la rénovation énergétique rend indispensable un effectif important dans le secteur.

Qui veut devenir plombier-chauffagiste, électricien, menuisier ? Ces métiers manuels passionnants, bien payés, dont la pénibilité a considérablement diminué, peinent aujourd’hui encore à attirer des candidats, notamment des jeunes.

Le contexte d’urgence climatique ayant placé la rénovation énergétique au cœur des politiques publiques de l’énergie, le besoin de main d’œuvre dans le secteur du bâtiment n’a pourtant jamais été aussi fort.

D’où vient le problème ? D’après les experts présents au congrès…

  • d’une séculaire dévalorisation des métiers manuels et artisanaux ;
  • d’une pénibilité réelle mais qui s’est réduite au fil du temps ;
  • d’une opposition trop simpliste entre les métiers manuels et intellectuels qui entretient une image caricaturale de professions plus complexes qu’il n’y paraît, faisant appel à la logique, aux capacités d’abstraction, au calcul…
  • de la « tertiarisation » des métiers qui intégrent de plus en plus aux côtés des aspects manuels, des tâches administratives et de gestion, rébarbatives pour certains…

Le syndicat compte donc passer à l’acte pour changer la donne. Des pistes ont été évoquées, notamment des actions de communication et une réforme de l’enseignement et de la formation, l’État étant prêt à renouveler son soutien à l’apprentissage. Faire découvrir les métiers du BTP dès la 5è apparaît comme utile ainsi que la mise en place de stages d’observation dans l’enseignement secondaire.

Les leaders du secteur comptent mettre en avant le lien entre artisanat du BTP et transition écologique, ainsi que promouvoir la culture du BTP qui fait la part belle à la transmission des savoirs, l’esprit d’équipe et de famille, le souci de la qualité.

Il s’agit aussi de séduire en montrant l’agilité de l’entreprise artisanale, d’attirer en parlant d’entrepreneuriat, en vantant l’autonomie de l’artisan, la technicité de ses métiers, les bons salaires.

La CAPEB évoque des efforts de communication à faire auprès des jeunes sur les réseaux sociaux, à travers les jeux vidéo et les web-séries.

L’Ademe de son côté veut repositionner dans l’imaginaire de tous l’artisan comme « acteur-clé » de l’économie, « rouage de la transition écologique ».

Enfin, la révolution de l’Intelligence Artificielle devrait profiter au secteur et l’aider à redorer son blason : adopter l’IA permet aux artisans de se délester des tâches administratives pour se reconcentrer leur cœur de métier, l’opération de travaux.

Et l’innovation ne viendra pas que de l’IA : la CAPEB appelle les startuppers à s’emparer du sujet de l’efficacité énergétique et à développer avec et pour les artisans, les solutions du bâtiment performant de demain ! Oubliez tout ce que vous savez (ou croyez savoir) sur le BTP…